La formation de nouvelles ressources humaines et élites compétentes, productives et innovatrices : une priorité et un enjeu vital pour améliorer les indicateurs de développement humain du Burundi
Depuis son indépendance en 1962, le Burundi connaît une instabilité politique et sécuritaire chronique. Des périodes de massacres et de tueries sur
fond de tensions interethniques, rythmées par des moments plus ou moins longs d’accalmie, jalonnent son histoire post-coloniale. A l’échelle de la
population totale de chaque époque concernée, le nombre de victimes tuées est tristement impressionnant. Par exemple, en 1972, au moins 100’000
à 200’000 personnes – dont une majorité d’hommes les plus instruits – furent assassinées sur une population qui faisait à peine 3.6 millions
d’habitants. En 1988, de nouveaux massacres firent au moins 33’000 morts. La période la plus sanglante de l’histoire du pays fut celle de la guerre
civile de 1993 à 2004, avec à minima 300’000 (260’000 d’apprès UNFPA), sur une population moyenne d’environ 6 millions d’habitants (5.8 millions
en 1993 et 7.1 millions en 2004 – Perspective Monde, Sherbrooke University).
Sans surprise, dans de très nombreuses familles, chaque moment de crise sécuritaire a vu la mort de membres les plus productifs. Parfois des familles presque entières furent décimées, laissant un ou deux rescapés. Pour beaucoup de ménages, l’assassinat des membres le plus instruits et/ou les plus productifs (de surcroit de manière répétitive) sur deux ou trois générations signifie une plongée dans une pauvreté durable, structurelle et endémique. Malgré l’absence d’études socio-économiques sur le sujet, l’on peut raisonnablement présumer l’existence d’un lien de causalité entre cette élimination cyclique des membres les plus valides de chaque génération depuis 60 ans et les valeurs désastreuses des indicateurs de développement du Burundi. De même, le taux anormalement élevé d’agriculteurs au Burundi (93%) n’est pas le reflet d’un choix raisonné de métier : l’agriculture et l’élevage sont devenus des secteurs refuges pour des populations paupérisées, sans autres qualifications et en l’absence de capital économique et/ou culturel intergénérationnel.
Dans ces conditions, la formation de nouvelles ressources humaines et élites est naturellement devenue une priorité et un enjeu vital, aussi bien pour les familles que pour les autorités nationales. Ces 5 dernières années, la scolarisation des enfants de 6 à 11 ans a significativement augmenté (taux brut de scolarisation de 119.6% en 2018, UNICEF). Mais malgré cette avancée, concomitamment, celle des 12-14 ans a considérablement baissé (uniquement 63.7%). Les bons chiffres de la tranche des 6-11 ans sont par ailleurs à tempérer car seuls 42.9% des écoliers (Banque Mondiale, 2018) poursuivent leurs études jusqu’à la fin du cycle primaire. Les facteurs sont de plusieurs ordres, mais il est établi que la pauvreté des ménages, les grossesses précoces, couplées à la violence à l’école et à une éducation de mauvaise qualité sont les principales causes de la baisse importante des taux de scolarisation des adolescents (UNICEF). De même, les systèmes éducatifs secondaire et universitaire du Burundi étant payants, les élèves et étudiants issus des milieux défavorisés disposent de peu de flexibilité pour accéder à une éducation de qualité, même lorsqu’ils sont à fort potentiel.
Soutenir l’éducation secondaire et supérieure des enfants issus des milieux ruraux ou urbains économiquement défavorisés.
Rendre disponible les ressources documentaires, audiovisuelles et technologiques permettant l’accès à l’information, à la connaissance scientifique et à la culture générale.
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